La première différence qui n'a strictement aucun rapport avec la nationalité du monde du travail, c'est que Two Sheps est une toute petite entreprise: uniquement 4 salariées, seulement 3 à plein temps, ça change des grandes institutions que j'ai pu fréquenter auparavant. Du coup, c'est très classique ce que je vais dire, mais l'échange avec les collègues est complètement différent: là où dans une grande entreprise la performance est toute aussi importante que la personnalité d'un employé, cette dernière est primordiale dans une petite structure. Se mettre sur la tronche quand on n'est que 4 dans la même boîte et de surcroît dans le même bureau, ça ne doit effectivement pas être très funky. Banalité me direz-vous, mais cela reste à relever. En revanche, je n'ai pas vraiment de jugement de valeur à apporter, tout simplement parce que chacun y voit ses avantages et ses inconvénients là où il veut bien les voir.
Deuxième différence, cette fois-ci plus propre à la culture américaine: la pause déj. Ou devrais-je dire la non-pause-déj. Ceux qui ont travaillé en entreprise avec moi savent à quel point je n'ai jamais sacrifié ma pause du midi, pas même pour le dossier le plus brûlant qu'il faut rendre dans une heure et qu'on n'a pas commencé. Non, au moins 15-20 minutes pour s'aérer le cerveau et déjeuner en paix, c'est sacré. Et bah derrière l'oreille la pause déj Blandine! Ici, c'est repas devant son ordi, tout en travaillant. Telle n'a pas été ma surprise le tout premier jour où je suis arrivée, tranquillement en train d'ouvrir quelques pages internet personnelles pendant le mangeage jusqu'au moment où je me rends compte que l'ambiance me paraissait bien trop studieuse autour de moi... Bon, ceci dit et après avoir discuté avec plusieurs américains, certaines boîtes américaines donnent 15 à 30 minutes de pause le midi pour que leurs employés déjeunent. Mais j'ai globalement l'impression que très peu de gens en ont ou la prennent.
En fait, je devrais dire la non-pause-tout-court: parce qu'à défaut de manger devant son ordinateur, pourrait-on croire que le côté palpitant de la chose serait d'aller se chercher à manger. La joie exaltée de rentrer dans un restaurant/fast-food/deli, de sentir la bonne odeur du déjeuner qui nous attend, d'hésiter entre deux plats qui nous font visuellement envie... Que nenni! Ce n'était pas sans l'aide précieuse (attention, ironie.) de Seamless. Seamless, c'est le Dieu de la livraison de repas. Le Michael Jordan de la restauration à domicile, le Mark Zuckerberg du déjeuner au travail. Nan mais allô, tu travailles à New York et tu ne commandes pas par Seamless!
Pour vous donner une comparaison plus explicite de mon ressenti face à ces deux cultures du travail, je me suis amusée à faire un petit tableau comparatif des journées-types de travail, vous verrez que les différences sont flagrantes (bon ok, les traits sont un tout petit peu grossis mais c'est pour le bien de ce blog) :
France
|
USA
|
9h-9h30 : Arrivée
9h30-10h : Pause-café/potins de la veille
10h : ouverture des emails
11h-11h30 : Pause clope/je-prends-l’air-javais-trop-d’emails-à-rattraper
11h30 : On commence enfin à s'y mettre
12h30 : Pause déj
14h : Retour de pause déj
14h-14h30 : Pause café/J'ai-une-longue-après-midi-qui-m'attend
14h30 : Reprise du boulot
16h-16h30 : Pause clope/Mon-dieu-j'ai-bossé-comme-une-dingue-pendant-1h30-j'en-peux-plus
16h30 : On se remet au travail mais on a ouvert la page Shopping en ligne de Zara
18h-18h15 : Pause j'ai-faim-et-j'ai-pas-fini-ce-que-je-devais-faire-pour-ce-soir
18h15 : Reprise du boulot en organisant l'apéro du soir en même temps
19h45/20h : Sortie de boulot
|
10h30 : Arrivée
10h30-12h30 : Boulot
12h30 : Pause Seamless/De-quoi-j'a-envie-pour-déjeuner-devant-mon-ordi-ce-midi
12h30-18h30 : Boulot
18h30 : Sortie de boulot
|
Bref vous l'aurez compris, ce n'est pas la même chose! Mieux, moins bien? Je dirai qu'il faudrait trouver un juste milieu entre les deux pour arriver au parfait cocktail! Il y a du bon et du moins bon dans chacune de ces cultures de travail. Les rapports humains sont également complètement différents: je pourrais disserter des heures dessus, mais disons que les mentalités françaises et américaines étant quasi diamétralement opposées cela se ressent également dans la manière de travailler.
Voilà pour la forme. Pour le fond, je ne pourrais pas vraiment parler de différence, mais plutôt de découverte. Travailler et contacter des entreprises, organismes et journalistes américains me font apprendre énormément sur la manière dont ce pays fonctionne! La suite au prochain épisode...
J'adore ton tableau comparatif ^^
RépondreSupprimerEn tous cas, j'ai hâte de voir l'effet que le travail américain a eu sur ... ton accent :D