mardi 22 octobre 2013

Si un jour on m'avait dit

6 mois. 183 jours. 4392 heures. 263 520 minutes. Voilà le temps que j'ai passé à New York, joyeux 6 mois-niversaire New-Yorkais à moi-même. Il m'est impossible de décrire un sentiment stable que je pourrais ressentir en ce moment: derrière moi, l'impression d'avoir accompli, appris, grandi énormément. Moi qui ai mis du temps à partir, je ne regrette aucune seconde passée ici. Devant, la tristesse de devoir m'en aller, à la fois l'appréhension et l'excitation de rentrer et retrouver familles, amis et vie parisienne. "Mixed feelings" est une expression totalement appropriée.



De mes journées incroyables, j'en ai passé les deux tiers au travail: mine de rien, j'ai eu une chance inouïe de tomber sur cette entreprise. Mon travail a été intéressant, parfois inattendu, complètement loufoque à d'autres moments. Notamment avec SubCulture, la salle de concert dont je vous parlais ici: étant une nouvelle salle de concert à New York, la ligne éditoriale de la programmation s'est peaufinée au fur et à mesure du temps, et se peaufine encore. Le résultat donne une programmation de groupes tout aussi variés les uns que les autres, avec des missions qui m'ont parfois donné du fil à retordre et m'ont souvent fait rire (intérieurement bien sûr, il ne s'agirait pas de se moquer ouvertement de choses curieuses à mes yeux qui ne le sont pas aux yeux de mes collègues). Combien de fois je me suis surprise à penser "Si un jour, on m'avait que je ferai ça..." : petit tour d'horizon des missions les plus improbables de mon stage, qui ne sont d'ailleurs pas exclusivement liées à SubCulture.

- Contacter toutes les écoles privées jésuites du pays, qui portent des noms tels que Verbum Dei High School, Christ the King Jesuit College Prep High School, Cristo Rey High School (pour la version hispanophone) ou autre Regis Jesuit School.

- Assister au concert du premier chanteur country américain qui a officiellement fait son coming-out en public, et faire partie des 2% de filles dans le public sur les 150 personnes  présentes dans la salle.


(Notez le contraste avec le précédent point)

- Contacter un blog intitulé The Daily Love, avec un L majuscule à chaque fois que le mot est écrit, et qui propose une Love Uni-versity

- Contacter un site internet d'actualité gay et lesbienne à San Francisco, et tomber sur deux bannières publicitaires l'une à côté de l'autre, la première mentionnant les mots "Pape" et "mariage gay" dans la même phrase, la deuxième à la limite de l'exhibitionnisme à propos d'un site de rencontre gay. Preuve à l'appui :


- Tomber sur des boîtes vocales dont le message se termine par "Thank you and have a blessed day", ou encore "Have a blessed day, and go warriors" (ce dernier message m'aura d'ailleurs valu un fou rire ravalé dont je me souviendrai pendant un temps certain)

(Là encore, notez le contraste avec les deux précédentes remarques)

- Connaître tous les sites spécialisés sur la musique country aux Etats-Unis, voire en Europe, y compris les festivals (demandez-moi n'importe quoi, je suis désormais incollable)

- Travailler pour des artistes qui ont des têtes aussi improbables que celles-ci:


             


- Aller voir Macy Gray en concert (la fille qui chantait ça)

- Contacter des organisations aux noms aussi improbables que Tech'Aviv, Amazing Women Rock, Folk Yourself, Jewish Community Relations Council of New York, Ghanaian Association of Carpenter Avenue et j'en passe...

- Passer une journée au Music'Hall Theater de Tarrytown, petite bourgade paumée fort sympathique au Nord de New York

- Atteindre les 2 millions de vues cumulées Youtube + VEVO en un mois sur le nouveau clip d'une cliente



Si un jour, on m'avait dit...



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