mercredi 29 mai 2013

Génération Stagiaire

Oui, je sais, ça fait un petit bout de temps que je ne suis pas venue par ici pour vous raconter mes histoires extraordinaires... Pardon lecteur, je vais faire en sorte de me rattraper dans les prochaines semaines.

Cela fait maintenant un mois que je suis arrivée, et je commence à comprendre comment fonctionne la vie ici. Quelques galères que je vous raconterai dans un prochain article (mes fameuses Loose de la semaine), mais rien de bien méchant; et puis parfois lorsque je sors de chez moi pour faire des courses de quelque nature que ce soit, je me surprends à me dire que j'ai l'occasion de voir l'Empire State Building et le Flatiron Building tous les jours, et ça vaut (presque) toutes les galères du monde.

Parlons boulot un peu! C'est quand même la raison principale pour laquelle je suis ici, et l'endroit où je passe le plus de temps, donc l'appréhension était très forte avant d'arriver: je ne savais vraiment pas dans quoi je m'étais embarquée. J'avais eu l'occasion d'avoir un entretien avec ma manager par Skype et d'échanger quelques mails, elle me paraissait donc très sympa, mais cela n'a rien à voir avec le fait de rencontrer la personne en vrai, de voir les locaux, etc. Bref j'avais hâte de savoir ce qui m'attendait; de l'appréhension pure et simple.

Premier constat: c'est une petite équipe. Gros gros changement: l'entreprise la plus petite dans laquelle j'ai travaillé auparavant comptait 350-400 salariés, ici nous sommes...8! La présidente, 3 managers, et 4 stagiaires. Bienvenue dans l'univers des TPE! L'inconvénient de ce genre d'entreprise, c'est si les gens ne s'entendent pas entre eux. Cela peut vite créer une mauvaise ambiance et bonjour l'envie d'aller au travail le matin... Que nenni! Ici l'ambiance est au rendez-vous, l'équipe est très jeune (l'une de mes managers a mon âge, l'autre en a 27, et la présidente doit avoir 35-40 ans max), très détendue, on rigole, on s'amuse, on parle de ce que l'on a prévu pour le week-end, bref, au top! Mais dans tout ça, je n'ai pas parlé de la boite en elle-même...

Je travaille donc pour une entreprise qui s'appelle Two Sheps That Pass... Pour la petite histoire, Sheps est le nom de famille de la présidente et fondatrice, et "Two Ships That Pass In The Night" est le refrain d'une chanson de Barry Manilow. Cf le clip vidéo ci-dessous qui vaut le détour, digne du Karaoké du fin fond de la zone commerciale du Kinépolis de Lomme dans le Nord.



La boîte a été fondée en 1999 (et si vous voulez aller voir le site internet date de la même époque...), et il s'agit d'une petite agence de communication/marketing spécialisée dans la musique: pour résumer rapidement, on s'occupe des relations presses (les "RP", ou "PR" en anglais) - essentiellement online - pour des projets qui tournent autour de la musique, des artistes, des salles de concert, etc. Bon, qui dit petite agence dit petits groupes de musique et petites actions locales, il ne s'agit pas de faire la promo de la prochaine tournée de Madonna, mais il n'empêche que j'y apprends beaucoup de choses. On n'aime pas trop dire que l'on fait simplement des RP, ici on préfère le terme de "niche marketers": on essaye au maximum de coller à la personnalité de l'artiste, à ce qu'il a envie de mettre en avant, pour ensuite contacter tout type d'entreprises qui pourrait correspondre et être intéressés par un partenariat. Par exemple, si un artiste se sent proche d'une cause particulière, nous contacterons tous les organismes relatifs à cette cause.

Nous avons actuellement 4 projets (petite forme pour l'agence apparemment) :
  • Gregg Kallor : c'est un pianiste mi-jazz mi-classique qui écrit ses propres compositions. Il vient de sortir un nouvel album intitulé A Single Noon, qui rend hommage a la ville de New-York avec des morceaux semi-improvisés. On s'occupe donc de la promotion de l'album en contactant les blogs et sites internet qui seraient susceptibles d'être intéressés. Le projet est assez intéressant car il touche à deux mondes différents, celui du jazz et celui du classique contemporain, avec lesquels beaucoup de partenariats peuvent se créer (écoles de musique, magasins d'instruments, etc). Nous avons notamment élaboré des partenariats avec le monde du café car une de ses chansons s'appelle Espresso Nirvana, et - c'est ma grande fierté - j'ai même écrit un blog post pour la CoffeeCon (conférence mondiale sur le café)! Mes managers adorent mes talents d'écriture, ce qui est un comble pour la seule non-américaine de la boîte...! Pour les curieux, vous pouvez voir l'article par ici. [Mode auto-congratulation off] 
  • Peter Buffett: son nom de famille peut vous paraître familier, ce n'est autre que le fils de Warren Buffett, riche investisseur et financier américain qui possède l'une des plus grosses fortunes des Etats-Unis. Ce cher Peter n'a pas choisi la voie facile, puisqu'au lieu de reprendre l'entreprise de Papa, il a décidé d'être auteur-compositeur-interprète. Il est notamment connu pour avoir composé une des musiques du film Danse avec les loups, a collaboré avec Akon sur des chansons qui touchent à l'esclavage et l'exploitation des enfants, et a également écrit un livre, Life Is What You Make It. Bref, projet très varié! Pour vous donner une idée du genre de travail que je suis amenée à faire, voici un petit exemple: Peter a récemment composé une chanson intitulée Silence Broken, qui dénonce l'esclavage, la prostitution et de trafic humain, en particulier chez les femmes et les enfants. Bon je vous l'accorde, pas très joyeux joyeux tout ça mais la chanson est plutôt agréable à écouter. Ma toute première mission lors de mon arrivée à Two Sheps a donc été de contacter des organisations qui soutiennent ces causes pour les inciter à partager la vidéo via leurs réseaux sociaux (Facebook, Twitter etc) pour gagner en notoriété. 

Silence Broken

  • Sarah Fimm: c'est un projet encore récent donc difficile d'expliquer vraiment de quoi ça s'agit. Sarah est auteure-compositeur-interprète, et avait initialement fait appel aux services de l'agence pour s'occuper de la communication d'un événement qu'elle souhaitait lancer à Woodstock, une sorte de week-end qui tourne autour de la musique et la nature avec pleins d'ateliers et d'intervenants. So peace and love. L'événement - qui évidemment devait avoir lieu à Woodstock - n'a finalement pas eu lieu, trop cher et trop peu de personnes ont répondu à l'appel. Du coup, on s'occupe pour le moment de la promo de sa dernière chanson intitulée Inspire, en essayant de contacter des organismes de tous types susceptibles d'utiliser la chanson pour leur prochaine campagne de communication. 
"I am Inspiiiiiiiiiiiiiired"

  • SubCulture: c'est pour moi le projet le plus intéressant. Il s'agit d'une nouvelle salle de concert qui vient tout juste d'ouvrir début mai. La grande soirée d'inauguration se tiendra en septembre mais des concerts ont déjà lieu dans la salle, qui a une capacité d'accueil d'environ 150 places assises et 300 personnes debout. Il est évident que l'on ne peut pas s'occuper de la communication pour tous les concerts étant donné la petite équipe que nous sommes, c'est pour cela que chaque mois, nous choisissons 5 concerts pour lesquels nous nous occupons de faire la promotion, le reste étant à la charge de l'équipe SubCulture et des artistes. Par ailleurs, nous nous occupons aussi de l'exploitation de la salle en journée pour des séminaires d'entreprise ou autre. Il y a tout à faire et tout à construire: l'endroit est idéal pour des sessions acoustiques Et la cerise sur le gâteau, les concerts sont gratuits pour l'équipe! Depuis l'ouverture il y a 3 semaines, j'ai déjà fait trois concerts, et ce n'est que le début!


Des beaux projets en somme, et d'autres à venir! J'ai d'ailleurs appris que je touche un pourcentage du contrat si un artiste signe grâce à moi. Si vous avez donc des artistes qui aimeraient se faire connaître sur la scène new-yorkaise, n'hésitez pas à me le faire savoir!


dimanche 5 mai 2013

Luxe et coïncidence

La recherche d'appartement à New York, ça n'est pas de la tarte! On m'avait prévenu que ça allait être galère, donc je m'attendais à pire et moins pire à la fois. Je pensais avoir plus de mal à contacter les gens pour visiter des appartements, mais je ne pensais pas tomber sur des "trouvailles" pareilles pour certains logements. Avant de partir, j'avais demandé à mes connaissances déjà sur place quels étaient les meilleurs quartiers, le budget moyen, et surtout comment s'y prendre pour chercher. Tous m'ont répondu à peu près la même chose: le groupe des Frenchy à New York sur Facebook et Craigslist. Et surtout, SURTOUT qu'il fallait absolument visiter l'appartement avant de s'engager sur quoique ce soit. Et je vais vite me rendre compte qu'il y a certaines choses qui se payent cher à New York, en particulier à Manhattan.

Les Frenchy à New York, c'est comme le Port-Salut, c'est marqué dessus: c'est un groupe facebook de petites annonces en tout genre (principalement de logement) de français qui sont ou arrivent à New York. Et Craigslist, c'est un site internet d'annonces, et ils ont notamment une section logement/colocation très développée pour New York. On peut dire que c'est une sorte de mélange entre Le Bon Coin et PAP. Pour résumer mon ressenti au sujet de Cragslist, je citerai un mail de mon copain Matthieu qui décrit parfaitement la situation : "Oui, et sinon on a déjà dû te le dire mais la recherche de logement il n'y a qu'un seul site, qui fait peur au début et qui devient ton meilleur ami (crois moi on est tous passés par là) : c'est Craigslist"
Faites-y un tour juste pour le fun, vous verrez que ce n'est pas fun du tout au premier abord! Difficile de se rendre compte de quoique ce soit par ce site, à part de pouvoir réduire son champ de recherche en fonction du quartier et du budget. Si c'est le seul moyen de trouver quelque chose, allons-y! Ne-pas-réfléchir-ne-pas-réfléchir-ne-pas-réfléchir. 

Grosso modo, mes critères étaient les suivants : pour Manhattan, pas plus haut que Central Park, et proche Brooklyn. Il y a également Williamsburg, un quartier de plus en plus tendance dans le nord Brooklyn, plus proche de Manhattan, et à mi-chemin entre le confort de Brooklyn et les loyers de Manhattan.
Mon budget : 1000$.

Les quartiers de New York - Manhattan & Brooklyn

J'ai en tout visité 10 appartements, principalement à Manhattan. Je le confesse, vivre dans Manhattan était une de mes grandes idées en venant ici. Je ne suis à New York que pour 6 mois, cela va passer comme une flèche, donc autant en profiter! Quitte à payer plus cher ou à avoir quelque chose d'un peu plus petit, je n'ai pas besoin de véritablement "m'installer" dans un logement, et puis cela me forcera dans tous les cas à sortir de chez moi et découvrir la ville!
Première constatation: j'arrive à une période où il y a l'air d'y avoir beaucoup d'offres de logement mais peu de demande. En juillet ou décembre, les appartements doivent s'arracher comme des petits pains. En plein milieu du mois d'avril, ce sont les gens qui postent les annonces qui te harcèlent pour savoir si tu comptes prendre l'appartement! Moi qui pensait devoir appeler des centaines de fois avant d'espérer tomber sur quelqu'un qui voudrait bien me faire visiter, j'ai au final tout planifié par simples échanges de mails. 
Et c'est parti pour la succession de surprises et coïncidences :

  • Appartement n°1 : un véritable taudis... juste assez de place pour un lit simple dans la chambre, et il n'y a pas de fenêtre. En somme, un placard. Bonjour, merci, au revoir.
     
  • Appartement n°2 : en sortant de l'appartement n°1, j'appelle David, un ami que je connais de l'école qui habite à Chicago. Après le défoulement de l'appartement-taudis passé, on finit par se rendre compte que ma deuxième visite se trouve exactement dans le même immeuble où il habitait quand il vivait à New York! Coïncidence totale, sachant que dans l'immeuble il n'y a que 4 étages et 7 appartements en tout et pour tout. Et New York, c'est grand! Je visite la chambre, pas trop mal mais il n'y a qu'une salle de bain pour 5, et cela me pose problème... d'autant que l'appartement n'est pas supra-hypra-moderne, et accessoirement pas donné, je ne suis donc pas prête à ce genre de concession. Et puis je n'en suis qu'à mon premier jour de recherche, pas besoin de me presser à la première offre venue vu le nombre d'annonces nouvelles à la minute sur Craigslist. Bilan après ces deux visites: mon niveau d'exigence minimum sera donc une fenêtre, et au moins une salle de bain pour 4, cela ne me paraît pas mirobolant comme critère de recherche.
  • Appartement n°3 : situé dans Lower East Side, juste à côté d'un petit parc, le quartier est très chouette. C'est au deuxième étage d'une petite maison toute mignonne, par contre le coloc est moins tout mignon. Entre 40 et 50 ans, c'est un mix entre Jackie Chan et Mick Jagger : asiatique (donc), total look et attitude rock'n'roll avec jean, veste en jean et santiags aux pieds. Le genre de personne qui revit son adolescence toute sa vie. Je rentre dans l'appartement et découvre des milliers de vieux vinyles rangés un peu partout dans le salon, sur toutes les étagères et dans tous les coins possibles et inimaginables. Jackie Jagger m'explique qu'il revend ces vinyles dans des petits marchés, et que c'est plus ou moins son métier. La chambre n'était pas trop mal, mais clairement je ne me voyais pas vivre au quotidien avec un rocker refoulé, surtout quand j'ai senti des odeurs de cigarette et d'alcool en rentrant dans l'appartement... Bon, ce n'est pas tout à fait ce que je cherche, mais ça s'en rapproche. De toute façon, j'ai clairement commencé par le pire, donc ça ne peut qu'aller en s'arrangeant!
  • Appartement n°4 : situé à 10 minutes à pied de mon boulot, ce serait l'endroit parfait. Mais malheureusement, je l'ai visité à 10 heures du matin un 25 avril, il faisait déjà 30 degrés dans la chambre, et il n'y a pas de clim... la clim à New York n'est clairement pas un luxe, c'est très courant et quasi-indispensable, beaucoup de gens m'avaient prévenu là-dessus. L'atmosphère est extrêmement lourde l'été, et sans clim, l'air est difficilement respirable. Je n'ose même pas imaginer en plein mois d'août la température qu'il peut faire dans cette chambre en plein soleil! J'ajoute donc un critère à ma liste : la clim. Je ne désespère pas de trouver quelque chose qui me convient, les appartements sont de mieux en mieux au fur et à mesure des visites.
     
  • Appartement n°5 : dans Chinatown, cet appartement me permettrait également de pouvoir aller à pied à mon bureau. Très propre, assez moderne, avec un petit coin salon, la chambre n'est pas mal du tout non plus! Il y a une fenêtre, MAIS... elle donne sur un mur. La jeune occupante m'explique qu'elle est obligée d'allumer la lumière dès qu'elle est dans la chambre. Je travaille dans un bureau où il n'y a quasiment pas de fenêtre (vous me direz, j'ai l'habitude avec mon ancien stage) et où l'on s'éclaire à la lumière "artificielle" sans arrêt, j'ai donc BESOIN de ma dose de photosynthèse à un moment dans ma journée! Et puis je l'avoue, je suis une véritable obsédée de ça : dès que je visite un endroit, je regarde quelle est la luminosité et s'il y a du soleil qui rentre dans l'appartement. Dommage, l'endroit avait l'air sympa.
  • Appartement n° 6 : l'appartement de la coïncidence. En répondant à l'annonce sur Craigslist, je reçois un mail d'une certaine Joséphine en français qui m'explique qu'elle peut me faire visiter l'appartement en début de semaine suivante (ndlr: je précise dans mon mail que je suis française, d'où sa réponse en français). Je connais une Joséphine de l'école, mais je n'ai aucune idée de ce qu'elle fait dans sa vie et dans quel pays elle habite. L'idée ne me traverse donc même pas l'esprit. En répondant à l'annonce de l'appartement n°5, je me rends compte que ces deux appartements sont situés dans le même immeuble. Déjà, c'est marrant. Je demande donc à Joséphine s'il est possible de visiter l'appartement en même temps pour m'éviter de revenir. Et l'appartement se trouve en fait sur le même pallier que celui visité avant, la porte en face! Jolie deuxième coïncidence. Le coloc de Joséphine me fait visiter, m'expliquant qu'elle est partie à Chicago pour le week-end. Bon, passons sur l'appartement, tout aussi moderne et sympathique que le précédent avec une jolie chambre, mais pareil, la fenêtre donne sur un mur, donc pas pour moi merci. Rentrée chez moi, je découvre sur Facebook que mon ami David de Chicago se "taggue" avec... Joséphine de mon école! Ni une ni deux, la connexion se fait dans ma tête, et un coup de fil à David me permet de confirmer qu'il s'agit bien de la même Joséphine. In-cro-yable, j'ai donc visité son appartement sans le savoir. 
    Bref, résultat des visites 5 et 6 : la fenêtre avec lumière du jour me semble un luxe qui se paye cher à Manhattan, que ce soit au travail ou pour un logement. Désormais, je demanderai systématiquement s'il y a une fenêtre dans la chambre avant de planifier une visite, et si ladite fenêtre laisse passer suffisamment de lumière du jour de telle sorte qu'on ne soit pas obligé d'allumer une lampe à 10h du matin. Tant pis s'il faut que je cherche plus loin, c'est-à-dire à Brooklyn ou Williamsburg, il me faut cette lumière du jour, c'est une question de survie physique, morale et psychologique.
  • Appartement n°7 : tiens, encore une coïncidence, c'est encore dans le même immeuble que David, et donc que l'appartement n°2, mais au 4ème étage. L'appartement n'est pas trop mal, un poil plus petit que les précédents 5 et 6 mais il remplit tous mes critères: la chambre est super lumineuse, dispose d'une clim, et il y a 2 salles de bain pour 6. C'est tout ce que je demande, ni plus ni moins! J'explique que j'ai encore d'autres visites de prévues dans l'après-midi mais que je suis clairement intéressée et que je me déciderai le soir même.
  • Appartement n°8 : dans Brooklyn cette fois-ci. Un peu loin du métro (10-15 min à pied), le jeune homme vient tout juste de signer le bail, et il n'y a donc strictement aucun meuble dans l'appartement, qui est certes méga spacieux, avec sous-sol aménagé, petit jardin et dressing dans les chambres. Il me confirme cependant que oui-oui il pourra y avoir des meubles pour dans 4 jours (l'annonce précisait meublé et disponible à partir du 1er mai), qu'il a encore quelques travaux à faire notamment avec la cuisine, et qu'il voudrait mettre des cloisons pour faire sa chambre dans une partie de l'immense salon. Mouais... je le sens pas vraiment cette affaire, il a l'air bien gentil le monsieur mais faire tout ça en 4 jours ça me paraît impossible donc louche...
  • Appartement n°9 : dans Williamsburg, l'appartement est super, tout neuf mais non meublé et il faut s'engager pour un an, je ne suis clairement pas la cible. 

Mon choix s'est donc porté sur l'appartement n°7. Cinq jours pour trouver un appartement, cela été bien plus rapide que ce que je pensais! Situé dans le quartier de Kips Bay, au-dessus de Grammercy, on peut difficilement faire mieux en termes de location. Si vous êtes perdus sur les quartiers de Manhattan, Google est votre ami! Plus précisément je suis en plein dans Little India : avis aux amateurs de nourriture indienne, vous serez au paradis! La porte d'entrée de mon immeuble est littéralement à côté d'un restaurant indien, qu'il faudra que je teste un jour d'ailleurs. Je suis à 15 min en transports de mon travail, autant dire pas grand chose. La ligne de métro est au pied de ma rue, et à 5 min du bureau, donc c'est plutôt chouette. D'ailleurs je vous parlerais de mon travail très prochainement. 

THE keys

L'installation n'a pas été des plus évidentes, la fille avant moi m'ayant laissé la chambre dans un état à la limite du descriptible. Parmi les affaires qu'elle a laissé, on peut compter : un petit pot de fleurs, un guide de New York, une serviette de bain - bon pourquoi pas -, une paire de bottes d'hiver, une robe, un pull, un plaid dans un état de propreté à en faire pâlir Danièle et Béatrice de C'est du propre!, une capote, des tampons (non usagés je précise), j'en passe... ah oui, et un tapis de poussière-cheveux-ongles coupés-étiquettes de vêtements. Passer de l'immense appartement moderne et silencieux de Raphaël à ma petite chambre de 10m² donnant sur la rue que j'ai dû récurer à fond avant de pouvoir véritablement me sentir chez moi, cela m'a quand même fait un choc. Mais une fois l'adaptation passée, l'achat de nouveaux draps, l'installation de ma petite déco perso, et mes valises déballées, ça fait du bien : comme m'a dit David, "maintenant sors et enjoy the city". A vos ordres!

Tout pareil...
Ma petite chambre!

Coin cuisine

samedi 4 mai 2013

"Enchantée!"


Hier, un jeune homme m'a demandé son chemin dans la rue. A moi? Tu me demandes à moi? Vraiment? J'ai l'air si sûre de mon chemin? (ndlr: je venais de me tromper de sens pour aller prendre le métro... cf. plus bas)
Conclusion: en l'espace de 12 jours, j'ai déjà l'air d'une véritable New-Yorkaise! Le sentiment de fierté - totalement infondé j'en conviens - était tel que j'ai failli le remercier de m'avoir posé la question.


Soit dit entre nous
Après un atterrissage un tout petit peu mouvementé, j'ai littéralement passé une seconde un quart à la douane. Je m'étais psychologiquement préparée à subir un interrogatoire digne des films américains, mais rien, niet, nada, niente.  Le douanier Rousseau m'a simplement demandé le nom de l'entreprise dans laquelle j'allais faire mon stage. Déception...

Mon énorme valise récupérée, je pars faire la queue au taxi. Il faut savoir que dans les aéroports à New York, les arrivages des taxis sont régulés par la police. Une personne indique aux taxis où ils doivent se diriger, tandis que l'autre demande aux fraîchement arrivés le quartier où ils souhaitent aller (Manhattan? Brooklyn?) pour l'indiquer au chauffeur de taxi, en lui remettant un petit papier qui je crois leur sert de preuve de la course. Au moins, pas de jaloux, pas de tricheurs, pas de voleurs de place de taxi, et pas de chauffeurs qui refusent de te prendre parce que tu n'es pas sur la route pour rentrer chez eux ! Petite anecdote marrante: Madame l'officier de police qui nous demande où l'on va comprend à un moment qu'il s'agit d'un gros arrivage de français en provenance de Paris, et s'exclame fièrement : "Oh, you're from Paris? Enchantée!" ce qui a eu le mérite de faire rire l'assemblée qui attendait patiemment son tour.

J'indique donc l'adresse de mon gentil hébergeur Raphaël au chauffeur de taxi, et quelques minutes plus tard, je surprends quelques mots en français dans une conversation téléphonique qu'il a avec un ami. Je lui demande donc - en anglais - s'il parle français, et il m'explique qu'il est haïtien donc il parle les deux langues parfaitement. Je lui propose donc de continuer notre conversation en français, non pas par flemme chauviniste, mais parce que je ne comprenais pas un mot sur deux de son accent anglais...! Bref nous papotons tranquillement sur le trajet, et de temps à autre il me lance des phrases drôles et pleines de vérité générale : "Comme on dit ici, l'anglais est une langue de commerce, le français est la langue de l'amour!" Bonjour Cliché, installe toi confortablement sur la banquette arrière du taxi jaune avec moi, je sens que tu vas être à l'aise ici. "Soit dit entre nous, les français sont plus "classiques" que les américains." (il voulait dire "classes"). Tu vois Cliché, qu'est-ce que je te disais! On n'est pas bien là?

Monsieur Chauffeur-de-taxi-haïtien et Cliché sont donc repartis après m'avoir déposé à New York Avenue à Brooklyn. Petite maison en briques rouges toute mignonne. Un coup de fil à Raphaël et il m'explique qu'il habite à EAST New York Avenue, nuance... C'est finalement 4 "blocks" plus loin comme on dit ici, c'est-à-dire à peine 10 min à pied. Superbe appartement, immense, quasi neuf, hyper moderne, incroyable! J'y suis restée 10 jours au final, ayant emménagé dans mon-appartement-à-moi le 1er mai. Plus de détails sur la recherche de logement dans un post à venir très prochainement.

Manhattan en fin de journée


"Allô, un rooftop demain soir, ça te dit?"
A peine mes valises posées, on me propose un "roopftop" le lendemain soir. Dans le bain direct! Un rooftop, c'est un toit de gratte-ciel aménagé en bar/resto/boîte de nuit, qui permet d'avoir une jolie vue sur New York d'en haut. Et je confirme! Ma journée ayant été consacrée à la recherche de logement, un peu stressant donc, je file rejoindre Eléonore et les autres au 230, un rooftop situé sur la célèbre 5ème Avenue. C'est drôle, ça me rappelle les noms des colocs quand on était en école que l'on appelait toutes par leur numéro de rue! Je me trompe évidemment de sens en sortant de l'appartement que je venais de visiter et perds donc 15 minutes à remonter le chemin inverse que je venais de faire. Je dis évidemment car les rues à New York ont beau être faciles à repérer étant donné que tout est parallèle et perpendiculaire, mais encore faut-il savoir repérer le Nord du Sud et l'Est de l'Ouest! Une boussole ne serait clairement pas de refus dans cette ville, et je me jure à ce moment là que si un jour j'en trouve une dans un magasin je l'achète. Bref, stressée, énervée par mon sens de l'orientation infaillible, pressée de me poser un peu, je monte les 25 étages du bâtiment et grimpe les escaliers pour avoir accès à la terrasse. Et là, New York vient de me mettre une énorme gifle aller-retour. Blandine, je te présente New York illuminée la nuit, l'Empire State Building, le pont de Williamsburg, WAOUH! Plein les yeux, plein la vue. Et je n'en suis qu'à mon deuxième jour!

Voilà voilà...


Oh, et ça c'était juste un rooftop à Brooklyn avec vu sur la skyline de Manhattan... mouais, pas dégueu



It's a small world

Quelques soirées passées ici, je me rends compte que le monde français est extrêmement petit ici. New York est connue pour être la deuxième ville où l'on compte le plus de français à l'étranger après Londres. Il y a certes beaucoup de français, mais c'est un petit, tout petit monde, surtout celui des écoles de commerce! Connaissant plusieurs personnes individuellement qui habitent à New York, je réalise très vite que ces personnes se connaissent en fait toutes très bien les unes les autres, et qu'elles passent la plupart de leurs soirées ensemble. Une personne connaît un-tel qui connaît un-tel qui était en coloc/école/cours/asso/stage avec un-tel, ce qui permet d'avoir une jolie et joyeuse bande de potes. Bref, beaucoup de rencontres en perspectives, et je compte bien rencontrer des américains également. Tout cela ne fait que commencer!